17 mars 2020 : la France entre en confinement.
Gentiane Guillot subit comme tous l’enfermement physique, comme beaucoup l’ultra connexion numérique, et comme de nombreux autres le besoin irrépressible de dire.
Le travail se fait sous contraintes. Imposées : recours au seul matériel disponible sur place.
Ou choisies : des prises de vue directes, sans effet ni retouche; le partage sur les réseaux sociaux d’une image par jour; une légende.
D‘abord, porter un regard photographique qui s’astreint à inhiber le tout, pour se focaliser sur la partie. Ensuite mettre en scène le personnage, qui par sa seule présence crée un univers à sa mesure miniature : sans artifice ni illusion, les objets cessent d’être grandeur nature pour devenir paysage ou architecture. Enfin, le texte. Les mots s’imposent, le récit apparaît. Les interprétations sont multiples : chacune est vraie.
Avec ses tout petits personnages, Gentiane Guillot tente d’apprivoiser la marche du monde devenue folle, chaque jour du 17 mars au 11 mai 2020, et de façon buissonnière et vagabonde depuis.
Pour construire la biographie de Gentiane Guillot, il faut :
Être enfant au Pérou, petite fille en Espagne, adolescente en France, adulte ici et là.
S’égarer dans des études et des métiers bien trop probables.
Se retrouver dans les arts les plus vivants : de la rue, du cirque, de la marionnette.
Écrire, par morceaux; chanter, le monde; photographier, la crise sanitaire.
Se nourrir des ailleurs, où le degré de réalité n’est plus qu’une mesure subjective parmi d’autres.
Accompagner et conseiller d’autres qu’elle désormais.
Avec, pour relier l’ensemble : la recherche joyeuse, continue, du prochain possible, du prochain décalage…
Exposition présentée en collaboration avec le FIAMS – Festival international des arts de la marionnette à Saguenay